Terminale S

• Dans de nombreux sites, et dans quelques livres de terminale, il est dit que l'immunité innée est non spécifique
• Dans d'autres sites et dans d'autres livres il est dit que l'immunité innée est spécifique, quelquefois peu spécifique.
• Alors qui croire?

On parle de spécificité lorsqu'il y a un récepteur. Un récepteur désigne toute molécule capable de reconnaître une molécule spécifique, porteuse d'information, élaborée dans une autre cellule; la combinaison provoque l'activation d'une chaîne de réactions spécifiques dans la cellule.
Les récepteurs de la réponse innée, les Toll Like Receptor (=TLR) correspondent bien à cette définition. Les récepteurs de la réponse innée sont nombreux: une famille d'une dizaine de récepteurs TLR a été identifiée chez les mammifères.
DONC ATTENTION à votre livre NATHAN et aux sites Internet qui en sont restés avant la découverte des récepteurs TOL (1995 Jules HOFFMAN) et TLR (1998 par Bruce BEUTLER) et qui continuent d'affirmer que la réponse innée est non spécifique!
Les idées fausses ont la vie dure!
Quelques sites à consulter et des extrais de ce ces sites. (pour les incrédules)

1. Cours pharmacie.
"La réponse immunitaire innée est induite par un signal danger émis suite à l’interaction spécifique entre des récepteurs du soi appelés PRR (pour « Pattern Recognition Receptors ») et des molécules du non-soi appelées PAMP (pour « Pathogen Associated Molecular Patterns ») présent au niveau des microorganismes qu’ils soient pathogène ou non."
2. Acces ENS Lyon.
La découverte de nouvelles molécules immunitaires, des récepteurs membranaires, a permis de mieux comprendre les mécanismes de la réponse immunitaire initiale chez les vertébrés et de rendre caduque l'opposition ancienne entre une réponse immunitaire d'abord non spécifique (RINS) puis spécifique (RIS) puisque la réponse initiale présente déjà, grâce à ces recepteurs, une certaine spécificité.
Cette réponse immunitaire initiale, qualifiée désormais de INNEE, implique une reconnaissance moléculaire des pathogènes via des récepteurs portés par certaines cellules immunitaires, en particulier les cellules dendritiques.
3. Kimball's Biology Pages.
Receptors have broad specificity, i.e., recognize many related molecular structures called PAMPs (pathogen-associated molecular patterns)
4. Académie des sciences
La différence majeure entre les réponses immunitaires innées et adaptatives a trait en tout premier lieu aux mécanismes de reconnaissance des microorganismes. Dans les processus d’immunité innée, la reconnaissance est médiée par des récepteurs dont la spécificité est génétiquement déterminée dès la naissance (d’où le terme « inné »), et n’est pas variable. Ces récepteurs sont exprimés sur de nombreux types cellulaires susceptibles de rencontrer des microorganismes qui envahissent l’hôte: certaines cellules épithéliales et endothéliales, les cellules dentritiques, les monocytes/macrophages. Leur nombre ne dépasse probablement pas celui d’une ou de deux centaines par espèce et leur spectre de reconnaissance est dirigé vers des motifs structuraux microbiens largement répandus chez ces organismes, mais absents des cellules de l’hôte.
5. La nouvelle terminologie en immunologie.
La découverte d'interaction entre les cellules du système immunitaire dites "non spécifiques" et leur cible grâce à des récepteurs présentant un certain degré de spécificité rend désormais obsolète l'ancienne distinction entre immunité non spécifique et immunité spécifique. Désormais on parle d'immunité innée ou naturelle pour la première réponse et la réponse anciennement qualifiée de spécifique est dite acquise ou adaptative. L'étude de ces récepteurs fondamentaux montre par ailleurs que les 2 réponses ne sont pas indépendantes et que c'est l'immunité innée qui déclenche la réponse adaptative.